Elle a toujours un mot pour encourager

lundi 9 décembre 2024

Denise Lachat

Nous voulions mieux comprendre le travail que fournissent les adjoints et des adjointes du gouverneur dans les coulisses du Rotary pendant leur mandat de cinq ans. Anna Ravizza, en charge de la région Berne 1, le résume ainsi : «Je motive en arrière-plan et fonctionne comme un catalyseur».

René-Marc Blaser est le quatrième gouverneur qu'elle accompagne. Il y a d'abord eu Jean-Noël Gex du RC Fribourg-Sarine, puis Pierre-François Cuenoud du RC Sion et Simon Bichsel du RC Bern Kirchenfeld. Anna Ravizza les a tous côtoyés en étroite collaboration pendant un an dans le cadre de ses fonctions d'adjointe du gouverneur pour la région Berne 1. En rétrospective, elle déclare: «Chacun est différent, chacun fait les choses différemment, et chacun le fait remarquablement bien à sa manière, mais tous ont les valeurs du Rotary en tête. Je trouve ça super».

«Des alpha»

Une année semble bien courte pour diriger un district, non? Anna Ravizza estime que «non, bien au contraire». Pour elle, le système rotarien de rotation annuelle permet aux gouverneurs de se donner «à fond» pendant un an, car chacun veut marquer son mandat de son empreinte. Ainsi, tous sont très motivés. «Après tout, ils sont tous des alpha», ajoute-t-elle avec un clin d'œil. Aha, dans ce cas, Anna Ravizza n'est pas un «alpha», mais préfère rester en arrière-plan? L'adjointe du gouverneur répond par un rire joyeux, penche légèrement la tête et affirme que si, si, elle aussi, elle est alpha. Nous l'avions bien deviné en voyant cette femme gracile qui déborde d'énergie déjà au matin. Elle va promptement chercher les boissons au comptoir et fixe attentivement son interlocutrice du regard pendant l'entretien, tout en gesticulant vivement avec ses mains.

Le Rotary ? Anna hausse les épaules; il y a 15 ans encore, elle ne savait rien de plus sur cette organisation. Elle était déjà directrice d'une résidence pour personnes âgées, «et puis un jour, trois messieurs du Rotary Club de Nidau-Bienne sont venus me dire qu'ils seraient intéressés par mon adhésion, qu'ils aimeraient bien avoir quelqu'un du domaine social au club». Anna s'est dit qu'elle participerait donc une fois à un lunch - et ce fut exactement ce que l'image du Rotary lui avait fait craindre: elle était la seule femme à ce lunch dans une ronde de messieurs plus âgés et de quelques jeunes. Mais après le troisième lunch, elle fut «totalement convaincue» par les objectifs et les causes du Rotary et jugea qu'elle y participerait sans hésiter. Dès le début, elle s'est sentie acceptée et pleinement intégrée dans le Rotary Club de Nidau-Bienne. En 2010, Anna n'était que la troisième femme, mais aujourd'hui, l'adhésion des femmes au club n'est plus du tout un sujet, dit-elle.

Quand on le fait, on le fait comme il faut

Et puis, il s'est passé ce qui se passe à chaque fois qu'Anna Ravizza dit oui à un engagement.» Quand je fais quelque chose, je le fais comme il faut. Voici ses valeurs: la passion pour ce qu'elle fait, l'identification avec ce qu'elle fait et la volonté de donner du sien et d'assumer des responsabilités. C'est ainsi qu'au bout de trois ans, elle était devenue responsable de programme du RC Nidau-Bienne et, lors de la cinquième année, sa présidente. Après une année en tant que Past President, Anna a été nommée responsable de la commission d'admission des nouveaux membres du club, puis elle est passée membre ordinaire. Après ces étapes, la fonction d'adjointe du gouverneur est envisageable, bien qu'Anna n'y ait pas pensé à l'époque. Elle avait porté Hansruedi Moser au poste de gouverneur et a ensuite été sa chef de cabinet. Ce ne fut pas une année facile, car le Covid rendait presque impossible un fonctionnement normal. Durant cette année, Marianne Heimoz, alors adjointe du gouverneur de Berne 1, qui quittait son poste après cinq ans, l'a approchée et lui a demandé si elle était intéressée. Anna a accepté et, depuis bientôt quatre ans, elle se sent comme un poisson dans l'eau dans ce rôle.

Elle le décrit ainsi: «Je motive en arrière-plan et fonctionne comme un catalyseur». Elle n'a absolument aucun problème avec le fait que les gouverneurs soient désormais sous les feux de la rampe. «Cela fait partie de leur travail. Le mien consiste à les soutenir, à répondre à leurs souhaits et surtout à entretenir une interface active avec les 13 clubs.» Elle y consacre environ trois à quatre heures par semaine.

Un lien avec les clubs

Pour les gouverneurs, les adjoints représentent un lien précieux entre eux-mêmes et les clubs, car ceux-ci les connaissent en principe depuis des années et sont au courant de leurs particularités. Ils leur facilitent la tâche car ils sont dans la «mécanique» et jouent le rôle de médiateurs là où c'est nécessaire. Enfin, chaque club a sa propre culture. Le gouverneur sortant, René-Marc Blaser, apprécie beaucoup le soutien de ses huit adjoints; lui aussi dit que chacun et chacune a sa propre manière de faire. Il qualifie Anna d'authentique, bienveillante, positive et très motivante. «Elle a toujours un mot pour encourager». Anna est là pour les sujets quotidiens des présidents de club, elle veille à ce qu'ils participent aux événements. Son plaisir sincère à motiver est palpable lorsqu'elle raconte comment elle a encouragé les 13 clubs de sa région à unir leurs forces. Elle se réjouit par exemple du projet Pluto, dans le cadre duquel les clubs bernois soutiennent un centre d'hébergement d'urgence, ou de celui des cinq clubs du Seeland qui, avec les clubs service Kiwanis et Lions, soutiennent un foyer pour handicapés. «Faites-le donc ensemble, cela aura un tout autre impact», avait dit Anna et elle a été entendue. Pour elle, «c'est le pied!»

A Berne 1, il y a aussi un PELS 3

Une particularité du district 1990 est son bilinguisme, et notamment sa majorité francophone. Ici, les Suisses alémaniques ressentent pour une fois ce que cela signifie d'être en minorité, souligne Anna. Les gouverneurs veillent à ce que le bilinguisme soit pris en compte. Une particularité d'Anna est qu'elle a introduit dans sa région un PELS 3 en plus du PELS 1 en mars et du PELS 2 en mai. PELS est l'abbréviation de President Elect Learning Seminar, anciennement PETS. PELS 3 a lieu en janvier, donc à mi-chemin de la nouvelle année rotarienne. Il est consacré à la rétrospective et aux perspectives d'avenir et encourage les échanges entre les présidents de club. L'introduction de ce format dans l'ensemble du district 1990 est en discussion, mais se limite pour l'instant essentiellement à la région de Berne 1. 2025 aura donc lieu la troisième édition. Anna se réjouit de cette manifestation de deux heures et demie, à laquelle le gouverneur est également invité: «Les 13 présidents de club, y compris le président du Rotaract Berne, seront présents».

Quand Anna Ravizza, née en 1953, n'est pas en train de travailler ou d'œuvrer pour le Rotary, on peut la rencontrer sur un terrain de golf. Et comme Anna n'aime pas faire les choses à moitié, elle a obtenu son handicap en six mois et joue aujourd'hui avec un handicap de 16. Elle rayonne. «Sur le terrain de golf, je suis à l'air libre et entièrement concentrée sur l'instant présent. La rosée du matin sur le parcours et vivre le lever du soleil, ça, est mon temps de golf!»


Rayonnante: Anna Ravizza, Adjointe du gouverneur pour la région de Berne 1