La Suisse - le pays des montagnes, des lacs et, comment l'oublier, des animaux. Oui, nos petits amis à poils, à plumes et à écailles font partie de l'image de la Suisse au même titre que les Alpes et la fondue au fromage. Mais il y a quelques particularités qui font de nous des amoureux des animaux suisses. Ce qui, à première vue, semble être le paradis des animaux a aussi ses côtés sombres. Mais avant de devenir trop sérieux, commençons par flâner dans le monde fascinant des animaux en Suisse.
L'empire des animaux en peluche : 1,85 million de chats et compagnie vivent dans notre pays. Oui, vous avez bien lu : Environ 1,85 million de chats vivent en Suisse. Des chats ! Près de la moitié de nos ménages possède au moins une boule de poils ronronnante qui se roule sur le canapé et juge si l'homme est digne ou non. A cela s'ajoutent environ 500000 chiens qui pointent leur nez dans l'air alpin et laissent un message à chaque arbre. Mais ce n'est pas tout, car il y a aussi les innombrables hamsters, cochons d'Inde et poissons. Ensemble, ils forment une véritable armée d'animaux domestiques qui nous coûte environ 1,5 milliard de francs par an. Cela semble beaucoup, non ? Les propriétaires de chiens, en particulier, mettent la main à la poche : nos amis à quatre pattes coûtent jusqu'à 2000 francs par an, et 1300 francs pour les chats. Mais soyons honnêtes - ils valent chaque centime. Car rien ne compense une journée stressante au bureau comme un chien qui vous regarde comme si vous étiez la meilleure personne au monde (même si cela ne vaut que jusqu'à la prochaine tétée...).
Les animaux comme accessoires - la tendance douteuse
Malheureusement, il y a aussi l'autre côté de l'amour des animaux, qui dérive un peu vers l'absurde. Imaginez un peu : Un chihuahua dans un sac à main ou un chat qui pose comme un mannequin sur Instagram - dans des vêtements assortis, bien sûr. Les médias sociaux ont poussé à l'extrême la tendance à l'humanisation des animaux. Depuis longtemps, il ne s'agit plus seulement de posséder un animal de compagnie. Non, l'animal de compagnie doit être « instagrammable ». Les défenseurs des animaux sont inquiets : le fait de toujours déguiser, câliner et humaniser les animaux les empêche souvent d'exprimer leur comportement naturel et les fait souffrir de troubles psychologiques.
Ce que beaucoup ignorent, c'est que même si ces animaux de compagnie ont l'air adorables, ils ne se sentent pas à l'aise lorsqu'ils sont enfermés dans des vêtements serrés ou traités comme des peluches. Un chihuahua n'est pas un accessoire, et les chats ne sont pas des modèles pour selfies - même s'ils sont tout à fait charmants dans leur petit manteau d'hiver.
L'humanisation rend malade - les deux côtés
Un autre danger lié à l'humanisation des animaux est le risque pour la santé - et ce pour les deux parties. Cela peut paraître absurde, mais il y a effectivement eu des cas où des personnes ont infecté leurs animaux de compagnie avec des maladies. Dans un cas particulièrement tragique, une petite fille a transmis le virus de l'herpès à son chinchilla adoré - avec des conséquences mortelles pour l'animal.
Et puis, il y a l'alimentation. De plus en plus de personnes optent pour un mode de vie végétarien ou végétalien, ce qui est tout à fait légitime. Mais imposer ce mode d'alimentation aux animaux de compagnie est un problème. Les chats, par exemple, sont des carnivores. Un point c'est tout. Une nourriture végétalienne pour chats peut être bien intentionnée, mais elle est souvent nuisible à la santé de l'animal. Les vétérinaires voient de plus en plus de maladies liées à l'alimentation chez les animaux domestiques parce que leurs propriétaires veulent leur imposer leur propre style de vie.
Le loup dans la bergerie : les animaux sauvages et leur retour
En dehors de nos colocataires à fourrure, il y a les animaux sauvages qui font de plus en plus la une des journaux. Le loup est de retour - et pas seulement sous la forme d'un personnage de conte maléfique. Depuis quelques années, les loups parcourent à nouveau les forêts suisses, ce qui suscite des sentiments mitigés. Alors que les défenseurs des animaux jubilent, de nombreux agriculteurs sont loin d'être enthousiastes à l'idée que leurs moutons soient soudainement intégrés au menu d'un prédateur.
Et oui, c'est un sujet délicat. D'un côté, il y a la protection de la nature, qui considère le loup comme une partie importante de l'écosystème. De l'autre, il y a les agriculteurs dont l'existence est en jeu si leurs troupeaux sont attaqués par des loups. C'est un exercice d'équilibre qui doit concilier la protection de la faune sauvage et le bien-être des animaux d'élevage. La solution ? Plus de chiens de protection, de meilleures clôtures et oui, peut-être aussi un peu plus de compréhension mutuelle. Ce n'est pas simple, mais le loup reste - c'est certain.
La vache, symbole de la Suisse : plus qu'un simple fournisseur de lait
On ne peut pas parler de la Suisse sans penser à la vache. Elle n'est pas seulement un fournisseur de lait, de fromage et de beurre, mais aussi un symbole culturel profondément ancré dans l'identité suisse. Des douces vaches qui paissent dans les prairies verdoyantes des alpages aux magnifiques défilés lors des expositions de bétail, la vache est bien plus qu'un animal de rente. Mais derrière cette image idyllique se cache aussi une agriculture moderne qui doit constamment évoluer. Avec environ 1,5 million de bovins, la Suisse est l'un des pays d'Europe où la densité de bétail est la plus élevée. La relation étroite entre l'homme et l'animal constitue ici une part importante de la vie rurale, et pas seulement d'un point de vue économique. Néanmoins, la question se pose : quel est l'avenir de l'élevage de vaches alors que la pression exercée sur les agriculteurs par les contraintes économiques et les exigences environnementales ne cesse d'augmenter ?
Alors que la Suisse est connue pour ses Alpes propres et son agriculture verte, les agriculteurs sont confrontés à un défi croissant : comment concilier l'élevage traditionnel avec les exigences modernes de durabilité ? Les exploitations bio et les techniques innovantes comme l'agroforesterie misent sur un élevage moins intensif et plus d'espace pour les animaux. Mais cela signifie souvent aussi des coûts plus élevés et des soins plus importants. Les vaches et les moutons, qui ont besoin de beaucoup de pâturages, sont particulièrement visés par les efforts pour une agriculture respectueuse de l'environnement et des animaux. Des initiatives telles que le « label prairie » suisse visent à soutenir les agriculteurs qui misent sur une gestion extensive des pâturages. La question de savoir comment concilier bien-être animal, protection de l'environnement et rentabilité économique reste toutefois ouverte. Mais une chose est claire : la durabilité dans l'élevage d'animaux de rente n'est pas seulement une tendance, mais une nécessité pour l'avenir - un défi qui ne concerne pas seulement les agriculteurs, mais nous tous, si nous voulons préserver un environnement intact et une agriculture responsable en Suisse.
L'affaire des poissons d'ornement
Venons-en maintenant à une tendance quelque peu inattendue, qui fait dresser l'oreille aux refuges suisses : Les poissons d'ornement. Oui, les petits porteurs de nageoires scintillants. 18614 poissons d'ornement ont été remis aux refuges suisses rien qu'en 2023, soit une augmentation de 132% par rapport à l'année précédente. Le problème ? De nombreux propriétaires abandonnent leurs poissons parce qu'ils constatent que les soins sont finalement plus compliqués que prévu. Surprise : les poissons ne sont pas des objets de décoration vivants qui tournent gentiment dans l'aquarium sans nécessiter de soins particuliers.
Un poisson dans le salon peut créer une atmosphère calme et relaxante, mais seulement si l'on sait ce que l'on fait. La Protection suisse des animaux (PSA) appelle donc instamment à bien réfléchir avant de prendre la responsabilité d'un animal, qu'il s'agisse de fourrure, de plumes ou de nageoires. Car la tendance à considérer les animaux domestiques comme des « gadgets » à court terme a malheureusement aussi fait son entrée chez les poissons d'ornement. Les ramener simplement à la maison lorsqu'ils ne plaisent plus n'est définitivement pas la bonne solution.
Conclusion : l'amour, c'est plus que des câlins et de la nourriture
La Suisse est un pays d'amoureux des animaux - cela ne fait aucun doute. Mais aimer vraiment les animaux, c'est plus que les câliner et les nourrir. Il s'agit d'être conscient de sa responsabilité, que ce soit pour un chat, un chien, un poisson d'ornement ou un loup. Les animaux ne sont pas des accessoires, des stars d'Instagram ou des partenaires humains de substitution. Ce sont des êtres vivants avec leurs propres besoins et leur propre nature.
Si nous reconnaissons et respectons cela, nous ne rendons pas seulement notre propre vie meilleure, mais aussi celle des animaux - et c'est en fin de compte le véritable cœur de l'amour des animaux, n'est-ce pas ?