Être
gouverneur de district du Rotary implique s’exposer et quitter sa zone de
confort. C’est tout à fait au goût de René-Marc Blaser qui dit aimer relever
des défis et a le contact facile. Nous avons accompagné le DG 1990 lors de sa
visite au RC Payerne - La Broye.
René-Marc Blaser a rejoint le RC Lausanne-Léman en
2012 et a découvert les satisfactions de la présidence en 2018/2019. Aujourd’hui,
en tant que gouverneur, il se dit «être privilégié de rencontrer tellement de
gens et de découvrir la diversité des clubs avec leurs dynamiques différentes».
Dans son district 1990, ils sont au nombre de 76. En ce 24 septembre, nous
l’accompagnons lors de sa 22ème visite. Depuis son domicile à Épalinges près de
Lausanne, René-Marc dirige sa voiture vers Estavayer-le-Lac où il va rencontrer
le comité du RC Payerne - La Broye, suivi du lunch du club. Le bilan après ses
premières visites est positif, il a été bien reçu partout et est impressionné
par la richesse des clubs. «L’étendue de l’engagement rotarien au travers des
actions des clubs est remarquable.»
Action et solidarité
Cela tombe bien, car René-Marc a mis l’action et la
solidarité au centre de sa devise. Il appelle ainsi les Rotariens à «agir pour
bâtir un avenir solidaire», car il est de l’avis que le Rotary ne peut se
résumer à l’amitié. Et comme il dit avoir eu beaucoup de chance dans
sa vie, être solidaire avec celles et ceux qui en ont moins lui paraît naturel.
Il raconte avoir été mauvais élève, l’école ne l’intéressait pas. Cela ne l’a
pas empêché de faire une belle carrière professionnelle. Après avoir obtenu en
1984 son diplôme de commerce à Sion en Valais où il a grandi dans une fratrie
de quatre, il a rajouté un brevet d’agent fiduciaire puis un diplôme fédéral
d’expert-comptable et a revêtu des responsabilités au sein de la société BDO
pendant 30 ans. Ce n’est donc pas un hasard si le Valaisan, depuis longtemps
installé dans la région lausannoise, s’engage comme bénévole pour la réinsertion
professionnelle de jeunes en rupture – rupture qu’il n’a heureusement jamais connue
personnellement.
En 2023, il a fondé sa propre structure comme
conseiller d’entreprises et administrateur de sociétés. À 61 ans, son
indépendance lui permet d’assurer le mandat de gouverneur qui représente une
activité à 50% en moyenne annuelle, mais atteint les 80% pendant les intenses
mois des visites. René-Marc rend visite à au moins quatre clubs par semaine et compte
minimum quatre heures par visite. Ces visites sont d’ailleurs préparées, le DG
a formulé un questionnaire qui tient sur une page recto-verso et trouve un écho
positif auprès des clubs «car il va à l’essentiel». La réunion permet de voir
comment les clubs se perçoivent eux-mêmes et est l’occasion d’échanger sur les
activités des clubs, leurs joies et leurs soucis. Oui, ces derniers existent.
Le DG 1990 constate que l’après-Covid reste difficile pour bien des clubs qui
ne retrouvent pas le niveau d’engagement antérieur, notamment en ce qui
concerne les jeunes. Il essaie donc de motiver les troupes, insiste sur l’utilité
de la coopération avec d’autres clubs et de programmes pluriannuels.
«Travailler avec les prédécesseurs et les successeurs est important»,
souligne-t-il.
Champion de l’assiduité
À Estavayer-le-Lac c’est l’heure de l’apéro. Une bonne
trentaine de membres sont venus, le DG 1990 est visiblement heureux de cette
importante présence qui avoisine les 60 pourcents de l’effectif du club. On
voit René-Marc trinquer, discuter, s’informer sur les actions en cours, rire et
manger dans une ambiance chaleureuse et propice au sentiment d’appartenance. Le
club qui fête ses 70 ans en 2024 reçoit les louanges du DG 1990 pour ses
activités et la collaboration au niveau régional ainsi que pour l’assiduité de
ses membres: dans cette catégorie, le RC Payerne - La Broye est en effet
champion parmi les clubs de l’ADG Vaud selon les statistiques, préparées avec
soin par l’adjoint du DG, Jaques Gamboni.
Le soir même, René-Marc rendra encore visite au RC
Martigny – gouverner doit lui rappeler les temps quand il courait des
marathons. Parfois, il profite de ses déplacements pour rajouter un tour sur un
golf, parfois il passe une nuit sur place, par exemple lorsqu’il se rend à
Zermatt ou à Saas-Fee. Le district 1990 n’étant non seulement vaste, mais aussi
bilingue, ne pose aucun problème à celui qui a grandi avec le Suisse-allemand par
ses parents et est marié à une Suisse-alémanique. C’est donc tout naturellement
que René-Marc a ouvert les visites en parlant le Suisse-allemand à la mi-août à
Berthoud dans le canton de Berne.