Le bonheur selon les Rotariennes et les Rotariens

dimanche 20 août 2023

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Comment est-ce que vous définissez le bonheur, que représente-t-il pour vous ? Est-ce qu’il se construit ou est-ce qu’il nous arrive simplement ? Voilà les questions que nous avons posées à des Rotariennes et des Rotariens du district 1990. Voici donc quatre témoignages très personnels.

Rot. Sandra Iannaccio

Rot. Sandra Iannaccio

L’arrivée au port de Morges après avoir ramé pendant quatre jours !

Je définis le bonheur comme un bien être, un besoin, un partage, des petits signes tous les jours. Pour moi, le bonheur représente un équilibre de vie, la joie, le partage, les échanges, le bonheur et la joie des autres, petits ou grands. Cela peut être les rires et les jeux des enfants tout simplement, ou même une fleur qui relève la tête après l’avoir arrosée. Le bonheur se nourrit chaque jour ; comme une plante, il a parfois besoin d’engrais, d’ombre ou de soleil, d’un petit coup de main extérieur. Les bonnes rencontres avec des personnes « solaires », positives, favorisent le bonheur. La nature en général est à mon sens très bénéfique ; l’activité, l’action, le fait de se fixer des objectifs et de les réaliser petits ou grands aussi. La tolérance envers soi-même, le partage et un entourage bienveillant sont également propice au sentiment de bonheur. 

Des moments qui ont marqué ma vie sont mes années d’aviron au Forward Rowing Club de Morges. L’arrivée dans le port de Morges après avoir ramé pendant quantre jours autour du lac, pour nommer un exemple. Nous étions quatre yolettes d’aviron partis de Morges, nous avons fait trois escales pour dormir et repartir le matin pour une quarantaine de kilomètres. Ramer à la Vogalonga de Venise, sur la Seine, nos sorties au petit matin sur le lac Léman. Ce sont aussi les sorties en montagne avec mon ami et mon chien, le bonheur de l’air pur, la splendeur de l’horizon et la douceur de la faune et la flore environnante. Plus particulièrement la balade jusqu’au sommet du Pic Chaussy, d’où on voit un panorama à couper le souffle. 

Je mentionnerai aussi l’organisation et la participation à des actions de notre club, les rires et aventures partagées à chaque projet et surtout le sourire et la lumière sur les visages des bénéficiaires de nos actions. Enfin le bonheur des autres : la satisfaction de mes clients heureux de leur installation en tant que médecin indépendant, leur première année avec succès, tout simplement le bonheur de les voir évoluer. 

Dans le cadre de la plongée, la rencontre avec un requin baleine au large de Madagascar, ce dernier, joueur et curieux de naviguer avec nous, nous a offert plus de 30 minutes de bonheur pur. Chaque sortie en plongée offre des moments d’exception qui nous plonge dans un état de plénitude, de légèreté et d’humilité face à la beauté des fonds marins.

Sandra Iannaccio, Conseillère financière, RC Chablais.ch (VS)

Rot. Lorenz E. Baumer


Le bonheur d’étudier une sculpture ou un monument antique 

La philosophie a donné toute un jeu de définitions au bonheur, de Platon et Aristote à Kant et bien d’autres. Pour certains, le bonheur est le but de la vie humaine, l’accomplissement de l’équilibre parfait hors des extrêmes. Personnellement, et sans remettre ces grandes définitions en question, je pense que le bonheur réside également dans les petites choses, les petits moments vécus et – pas pour le moindre, comme l’homme est un être social qui ne peut pas vivre seul – partagé avec d’autres. On pourrait appeler cela peut-être des étincelles de bonheur qui, même si éphémères, forment ensemble un feu d’artifice de bonheurs au pluriel. Pour moi, le bonheur est la joie de la vie qui motive et qui donne de l’énergie. Le côté émotionnel en fait la différence avec la chance. Est-ce que le bonheur se construit ou est-ce qu’il nous arrive simplement ? Il y a les deux, je le pense. Le bonheur peut se créer à la suite d’un engagement social, d’un travail, d’un investissement personnel comme résultat, dépassant la satisfaction et le simple plaisir. Mais on ne peut pas le forcer. Il y a évidemment également le bonheur qui nous tombe dessus, à la suite d’une chance.

Il y a, je le pense, un esprit général qui peut favoriser le bonheur, un regard principalement positif sur le monde. Qui attend en première ligne le malheur a une certaine chance qu’il va se produire, ce qui vaut inversement également pour le bonheur. De l’autre côté, si on pouvait définir des situations concrètes, on pourrait être tenté de le provoquer, mais le bonheur ne se provoque pas : il se produit.

Je laisse à côté tous les moments de bonheur privé. Du côté professionnel, j’ai le bonheur d’être entouré à l’Unité d’archéologie classique et bien au-delà d’une équipe de collègues, de chercheuses et chercheurs, enseignantes et enseignants qui partagent ma passion pour l’Antiquité et les valeurs qui lui sont imminentes. Les moments de bonheur sont nombreux : de retrouver chaque année des étudiantes et étudiants qui se lancent dans les études des sciences de l’Antiquité, malgré tous les obstacles que le choix de l’archéologie va leur apporter ; de découvrir dans ce même contexte des gens qui ont le talent pour ce domaine ; d’avoir régulièrement des doctorantes et doctorants qui achèvent après de longues et souvent dures années de recherches leur thèses, de voir qu’il y a une jeune génération qui va porter de l’avant le domaine, avec leur propres questionnements ; le bonheur d’étudier une sculpture ou un monument antique et, un moment donné, d’avoir la sensation que je l’ai compris, que je suis très proche des idées que le sculpteur ou l’architecte s’en est fait il y a deux mille ans ; dans une fouille archéologique de voir qu’on est au bon endroit, que les découvertes nous permettent de rajouter un élément au puzzle de l’Antiquité ; d’être, dans le terrain, entouré d’une équipe avec une esprit collaboratif, passionnée et prête à s’engager hors mesure pour savoir plus sur l’Antiquité ; en réalisant une exposition à la Collection des moulages de l’Université de Genève une exposition ou un événement public et de voir que ça intéresse et peut passionner les visiteurs. Bref, pouvoir travailler dans l’archéologie classique est pour moi un vrai bonheur, et de même de pouvoir partager et transmettre mes passions.

Lorenz E. Baumer, Archéologue, Université de Genève, RC Genève (GE)

Rot. Lorenz E. Baumer

Rot. Marie-José Astre-Démoulin

Rot. Marie-José Astre-Démoulin

Atteindre un objectif pour lequel j’ai longtemps œuvré

Hormis les grands drames de l'existence, la sensation de bonheur vient essentiellement de la manière dont nous regardons et dont nous nous racontons nos vies. J'aime la phrase qui dit que le bonheur c'est apprendre à vouloir ce qu'on a plutôt que chercher à avoir ce qu'on veut. Le mot bonheur contient le mot « heur » qui signifie augure, chance, hasard. Le bonheur est étymologiquement un hasard favorable. Le bonheur, c'est donc tout d'abord, avoir la chance d'être (soi-même, ainsi que les personnes qu'on aime) en bonne santé mentale et physique. A partir de là, tout dépendra de la façon dont je vais regarder l'existence.

Est-ce que le bonheur se construit ou est-ce qu’il nous arrive simplement ? Je dirais un peu des deux. Mélange d'un peu de chance ou, en tout cas, d'une absence de « malchance » et d'une volonté personnelle d'être positif et de bonne humeur. Pour cela, bien sûr, il faut avoir le courage de renoncer aux activités qui nous attristent et/ou de se séparer des personnes qui ne nous sont pas bénéfiques (ce qui est parfois douloureux).

Le confort ou, pour le moins, un sentiment de bien-être au niveau de son environnement, me semble être un élément facilitant la sensation de bonheur. La liberté de mouvement, d'expression et d'action est également fondamentale pour moi. Elle est d'ailleurs l'un des éléments clés de nos sociétés démocratiques.

Pour moi, les moments les plus intenses de bonheur me semblent être ceux où j'ai atteint un objectif pour lequel j'avais œuvré longtemps avec amour et/ou conviction et/ou passion, qu'il s'agisse de ma vie personnelle, amoureuse, intellectuelle, artistique, émotionnelle ou professionnelle.

Marie-José Astre-Démoulin, Coach, Formatrice et Écrivaine, RC Genève International

Rot. Francis M. Godel

La rencontre de la femme qui est toujours à mes côtés depuis plus de quarante ans

Le bonheur est un état de bien-être physique ou moral, de satisfaction de ce que l'on a et de ce que l'on est. Le bonheur peut être soit éphémère à travers des moments de réussite ou de plaisir, soit durable en fonction de son attitude par rapport à l'existence. Le bonheur est une notion subjective, il peut varier d'une personne à l'autre. Pour moi, le bonheur veut dire être bien dans ma tête, bien dans mon corps, jouir d'une bonne santé, avoir une vie de famille harmonieuse, pouvoir compter sur des amis fidèles et à l'écoute. Est-ce que le bonheur se construit ou est-ce qu’il nous arrive simplement ? Les deux ! D'une part, le bonheur passe, mais alors il faut savoir le reconnaître et le saisir au passage. Mais le bonheur se construit aussi en pratiquant l’AIP, une « Attitude Intérieure Positive », en supprimant les pensées négatives, en s'entourant de gens positifs, en regardant devant soi plutôt que dans le rétroviseur. 

Il y a certainement des facteurs qui favorisent le bonheur. Par exemple, des liens forts avec la famille, les amis et les proches ; l'aboutissement d'objectifs professionnels et personnels ; l'activité physique ; l'altruisme ; la gestion du stress. Tout en gardant à l'esprit que la recette du bonheur varie le plus souvent d'une personne à l'autre.

Des moments de grands et petits bonheurs ? J'en ai eu plein dans ma vie. Le plus grand, ce fut la rencontre imprévue de celle qui devint ma seconde épouse et qui est toujours à mes côtés depuis plus de quarante ans ; il y a eu la naissance des jumeaux de notre fille – fille et garçon – le 18 janvier 2000 ; l'école des gouverneurs du Rotary International à San Diego en janvier 2009 ; nos vacances dans un bungalow sur pilotis dans un lagoon de l'île de Moorea. Et j’ai eu de la chance aussi ! Après avoir été licencié par mon employeur à 52 ans un 28 juin, à la veille des vacances, de retrouver un emploi trois mois plus tard qui s'est avéré la meilleure période de ma vie professionnelle. Ma vie est remplie de grands et petits bonheurs.

Francis M. Godel, Administrateur de biens immobiliers diplômé, PDG 2009/10 du district 1990, RI, RC Neuchâtel – Vieille-Thielle

PDG Francis Godel avec son épouse Geneviève